Charade Heroes

La piste aux étoiles retrouve la lumière

 

Mis en scène par le Clermontois Claude Michy et son équipe de PHA, les soixante ans du circuit de Charade se sont conclus en beauté, les 22 et 23 septembre, avec la présence de champions et de véhicules de course qui ont écrit quelques-unes des plus belles pages de l’histoire de ce temple des sports mécaniques.

Quelques images de l'évènement. Un diaporama plus complet est disponible en bas de page.

Près de 10.000 personnes sur le site, un paddock et des stands aussi animés que lors des Grands Prix auto ou moto des années 60-70, des rugissements de moteurs deux ou quatre-temps, des champions et des bolides très accessibles… et un soleil généreux qui s’invite tout le week-end : il était clair que Charade Heroes, autrement dit la commémoration du 60e anniversaire du circuit de Charade, aurait tous les ingrédients d’une belle réussite.

 

De l’avis général des spectateurs présents, par l’ambiance rencontrée, cet événement a ravi une grande partie du public. Plusieurs milliers de spectateurs pour lesquels les responsables du circuit –Romain Sellier et son équipe, ainsi que d’autres services du Conseil départemental du Puy-de-Dôme, propriétaire du site – avaient mis les petits plats dans les grands : balisage des parkings, nettoyage de points de vue stratégiques, aménagement d’un pourtour afin que tous puissent bénéficier du spectacle au plus près de la piste et de ses acteurs.

 

De leur côté, les champions ont fait bonne figure. Ils ont autant pris plaisir à signer des autographes, répondre à des questions que piloter les autos ou motos qui leur ont rappelé leurs exploits passés. Parmi eux, l’écossais Jackie Stewart, vainqueur à Charade du Grand Prix de France de Formule 1 en 1969 (Matra Ford) et 1972 (Tyrrell Ford), second du GP de l’ACF, en 1965, derrière son compatriote, le champion du monde Jim Clark et enfin second en F2, en 1964, sur Lotus derrière Dennis Hulme. A ses côtés, Henri Pescarolo, le pilote français de l’épopée Matra, Jacques Laffite témoin de l’aventure Ligier, et l’Anglais David Piper, vainqueur à Charade des Trophées d’Auvergne 1966 (proto/GT). Pour les motos, étaient en vedette l’Italien Giacomo Agostini, 15 fois champion du monde, et le Britannique Phil Read, détenteur de huit titres internationaux. Leurs duels lors des Grands Prix de France 1972 et 1974, en 350 et 500 cc, restent dans les mémoires comme des moments forts des compétitions sur ce circuit.

 

Revue de détails ____________________________________________________________________

 

Agissons pour Charade : le stand de l’association présidée par Michel Tasset a vu défiler de nombreux passionnés. Les pilotes moto Agostini et Read ainsi que le photographe clermontois des années Charade, Paul Lutz, se sont livrés à des séances d’autographes autour des deux livres proposés par Agissons pour Charade, Charade, la Légende Auto et Charade, la Légende Moto, réalisés grâce aux photos offertes par cet artiste à l’association.

 

Belles : dès le samedi matin, une trentaine de voitures de sport haut de gamme ont pénétré dans le paddock. Il s’agissait d’un club Aston Martin comprenant quelques autres marques comme McLaren et Maserati.

 

Barquettes : dans la série des proto, Tourisme et GT, on a pu observer quelques modèles rares de barquettes parmi lesquelles une CG à moteur Simca, et une Crosslé 9 S deux litres de l’école de pilotage Classic Racing School, installée en 2017 à Charade. On peut cependant regretter l’absence des nombreux proto 2 litres qui, en 1971, 1973 et 1974, ont animé les Trophées d’Auvergne notamment dans le cadre d’un inoubliable Championnat d’Europe qui leur était consacré pendant cinq ans, avec la participation de pilotes de F1 : une idée de recrutement pour de futures épreuves historiques à Charade !

 

Bécanes : près d’une cinquantaine de motos de course étaient visibles. La majorité d’entre elles se trouvaient sous la houlette de l’écurie Spirit of speed, association créée par Bernard Girardotet regroupant des propriétaires de motos et side-cars ayant un passé en compétition. Entre autres belles pièces, on retiendra notamment une 500 Suzuki sur le réservoir de laquelle se trouve une dédicace de Barry Sheene, une 250 Yamaha quatre cylindres avec autant de pots d’échappement, une Aermachi Harley-Davidson ex-Michel Rougerie et une très belle John Player Norton 750 ex-Peter Williams, ainsi que des Derby et Kreidler 50 cc. Une brochette de motos d’endurance vertes de l’écurie Kawasaki Godier-Genoud était exposée.

 

Bleu : le bleu Matra était omniprésent pendant ces deux journées. Outre le camion et les deux F1 citées par ailleurs, avait pris place une MS 630 de 1966/67.

 

Bruit : dans un registre qui rappelle les années fastes de Charade, la palme peut être partagée entre plusieurs bolides présents sur la piste. Bien sûr les F1 et leurs V12, la Chevrolet Corvette, les Ferrari et Lola de David Piper, ainsi que la MV 500 cc trois cylindres d’Agostini.

 

Clermontois : parmi les hommages rendus, celui concernant le Clermontois Patrick Depailler était réalisé à travers deux initiatives. Une interview d’époque présentée dans le hall de la Maison des sports de Clermont-Ferrand ; la présence dans un stand du circuit et sur la piste pour quelques tours de roue, de la très belle Ligier JS3, un proto 3 Litres que Patrick avait partagé avec Guy Ligier lors des 24 Heures du Mans 1971. Loïc, le fils de Patrick Depailler, était présent lors de cet hommage.

 

Club : un peu insolite lorsqu’on connaît l’histoire de Charade, la parade d’un club de Porsche RS avec une vingtaine de modèles. Il est évident que ce genre d’animations doit être développé dans les manifestations sportives à caractère historique. De nombreux clubs de passionnés d’une marque ou d’un modèle ont dû envier ces Porschistes.

 

Ecrans : à destination du public, trois écrans géants ont été utilisés. Le premier, gonflable, a été mis en place le mercredi précédant les animations sur le circuit, place de la Victoire à Clermont-Ferrand. Près de 200 personnes ont pu voir, en soirée, la projection du film Grand Prix dont quelques scènes furent tournées à Charade durant l’été 1966. D’une durée proche de trois heures, il est l’œuvre du cinéaste américain John Frankenheimer pour la Metro-Goldwyn-Mayer. Yves Montand et Françoise Hardy font partie du casting.

 

Deux autres écrans, numériques cette fois, étaient disposés au pied de la tour de contrôle et à l’entrée du paddock près de la passerelle Michelin. Ils ont permis une meilleure vision des animations et interviews réalisés sur le circuit pendant ce week-end de fête.

 

Electrique : partenaire privilégié de Charade Heroes, la manufacture clermontoise Michelin était ici un peu dans son jardin. Dans le paddock, son stand était résolument tourné vers l’avenir, principalement avec les voitures électriques. On a pu ainsi découvrir un proto Green GT à hydrogène. Plus loin, une Formule E, engagée dans le championnat du monde où Michelin est très impliqué, a assuré quelques tours de piste… silencieux.

 

Emotion : la palme revient à la Talbot Lago T26C pilotée au début des 50 par le pilote Louis Rosier, l’un des deux pères fondateurs du circuit de Charade. Dans sa livrée bleue d’origine, cette imposante monoplace provenait du musée Henri-Malartrede Rochetaillée dans la région lyonnaise. 

 

Emotion (bis) : parmi les voitures de course les plus anciennes, on a également pu apprécier une superbe Chenard et Walcker du début des années 30 qui avait couru durant cette période, pilotée alors par Jean Auchatraire, l’un des deux pères fondateurs du circuit de Charade. 

 

Expositions : quelques semaines avant le grand rendez-vous des 22 et 23 septembre, deux expositions étaient proposées à Clermont-Ferrand. Une présentant différents véhicules de course (autos, motos, side-cars) ainsi que des maquettes du circuit de Charade réalisées par le maquette club de Châteaugay présidé par Michel Lépine. La seconde, à l’Office de tourisme de Clermont Métropole, Espace Victoire, était proposée par l’association Agissons pour Charade. Elle mettait en valeur quelques-uns des plus beaux clichés du photographe clermontois Paul Lutz, témoin privilégié des Grands Prix auto et moto courus à Charade.

 

Japonaises : à l’initiative d’Agissons pour Charade, le grand pilote moto anglais Phil Read était l’un des deux champions avec Agostini, invités par l’organisateur Claude Michy. Débutant ses démonstrations sur la piste avec une Yamaha récalcitrante, il terminera le week-end sur une Suzuki 500 !

 

Le Mans : deux magnifiques prototypes ayant participé aux 24 Heures du Mans étaient présents. Une Rebellion Vaillante LMP2 lors de l’exposition présentée quelques jours plus tôt à la Maison des Sports de Clermont-Ferrand, et une Audi R18 LMP 1 vainqueur de l’épreuve mancelle en 2013, exposée à Clermont puis dans un stand du circuit.

 

Médias : outre les médias locaux, quelques représentants de la presse spécialisée avaient fait le déplacement (Automoto/TF1, Direct Auto/C8, Auto Hebdo, La vie de l’auto, La vie de la moto, Echappement Classic, Auto Heroes & Moto Heroes, etc.).

 

Monoplaces : la série qui leur était consacrée regroupait un grand nombre de Formule France et Formule Renault. La palme revient à la marque Martini. Trois Crosslé 90 F de la Classic Racing School installée à Charade faisaient partie du lot. Mais les projecteurs étaient surtout braqués sur les quatre Formule 1 qui ont pris la piste : trois Ligier dont une prêtée à Jacques Laffite (JS9 de 1978) et une Matra (MS 11 de 1968) confiée à Henri Pescarolo. Et les oreilles se sont régalées de la musique émise par tous ces moteurs V12 et un V8 (Ligier JS11/15 Cosworth).

 

Parrain : Pierre Dupasquier, le passionnant ancien responsable du service Compétition de Michelin, a joué le rôle d’ambassadeur de Charade Heroes, à la demande de l’organisateur Claude Michy.

 

Rallye : une semaine avant le rendez-vous de Charade, cette commémoration comprenait un rallye d’anciennes, de 1958 à 1974, soit les grandes années Charade. Une trentaine de ces belles mécaniques avaient répondu à l’invitation de l’Ecurie Auvergne, présidée par Jean-Claude Mathieu et créée par Louis Rosier en 1951.

 

Record : dans l’un des stands occupés par les voitures du musée Matra de Romorantin, se trouvait peut-être l’une des voitures les plus marquantes des belles années Charade. Un exemplaire de la Matra MS 120 D pilotée par Chris Amon. Cette Formule 1 détient le record du tour définitif de l’ancien tracé de 8,055 km. Avec un temps de 2’53’’9, soit une vitesse moyenne de près de 167 km/h, le pilote néo-zélandais était devenu le vainqueur moral, auprès du public, du quatrième et dernier Grand Prix de France qui s’est déroulé sur le circuit auvergnat en juillet 1972. Un GP gagné pour la deuxième fois par Jackie Stewart (Tyrrell Ford) après sa première victoire en 1969 (Matra Ford). A l’issue de la course, ce dernier a invité Amon à monter dans la voiture officielle à ses côtés pour le tour d’honneur.

 

Saga : une belle rétrospective de la présence de Guy Ligier en compétition automobile faisait partie du programme. Outre les F1 présentées plus haut, se trouvaient les GT JS1 et JS2, ainsi qu’une très belle barquette jaune et verte, la JS 3 de 3 litres de cylindrée ayant couru au Mans et amenée par son propriétaire, le gentleman driver bien connu Mr John of B.

 

Triple champion : Sir Jackie Stewart est revenu sur le terrain de ses exploits en Formule 1, à Charade, où il n’avait plus mis les pieds depuis 1972. Une fois deuxième en 1965 et deux fois vainqueur du Grand Prix de France en 1969 et 1972, le triple champion du monde a apprécié ce week-end de souvenirs et d’émotion en Auvergne. Nombreux étaient ses admirateurs venus le rencontrer pour repartir avec une photo ou un autographe. La F1 qui lui était destinée n’étant pas prête, le champion écossais, par sa présence, a cependant bien assuré son rôle de champion ayant marqué de son talent « le plus beau circuit du monde ».

 

Vert : couleur dominante de ce week-end anniversaire ! La couleur du casque de Henri Pescarolo, que l’on retrouvait en taille géante au-dessus du très beau camion Matra des années 60/70. La couleur également favorite de David Piper. L’Anglais, acteur malheureux du tournage du film Le Mans, de Steve McQueen, est venu avec trois bolides de cette couleur (Ferrari 275 LM et 365 P2, Lola T 70). Une superbe Ferrari 250 GTO rouge complétait son parc auto du jour. Vert, enfin, couleur choisie ces dernières années par le Conseil départemental du Puy-de-Dôme, propriétaire du circuit, afin de le rebaptiser « Circuit vert de la Chaîne des puys ».

 

Voix : tout le week-end, deux commentateurs de talent ont partagé le micro parmi lesquels Nicolas Vandestick, le speaker officiel du circuit du Mans.

 

Cliquez sur l'image ci-dessous pour accéder au diaporama :

 

Texte et photos : Guy Lemaître

 




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