Jacky HUTTEAU soutient Charade

Jacky HUTTEAU soutient le Circuit de Charade

Jacky HUTTEAU, ici à Nogaro, est aujourd'hui consultant sur Eurosport

Spécialiste des petites cylindrées ( 50 et 125 ) , plusieurs fois champion de France Jacky HUTTEAU fut pendant une quinzaine d'années l'archétype du pilote privé en Championnat du Monde et en Championnat d'Europe avec comme point d'orgue à sa longue carrière 2 places dans le "top 10 " du championnat du Monde : 8ème en 1979 et 10ème en 1980 , les 2 fois en 50 CM3 sur ABF.

Jacky HUTTEAU dans les années 70

Sa reconversion lui permit de continuer à vivre sa passion puisqu'il fut d'abord embauché par l'IRTA pour être responsable du paddock des Grands Prix puis par ELF qu'il représente sur les circuits en championnat du Monde. Mais surtout il fait partie du trio qui commente les Grands Prix sur Eurosport où sa gentillesse , son enthousiasme communicatif et sa connaissance encyclopédique du milieu régalent tous les téléspectateurs.

Voilà comment, avec sa simplicité habituelle, il raconte son amour de Charade et sa carrière :

"J'ai retrouvé quelques photos d'amateur, mon frère Guy en l'occurence de Charade 1972 où l'on distingue quelques uns des fameux pilotes de l'époque, et quelques autres moins connus. Elles ne sont que de toutes petites photos souvenirs desquelles vous ne pourrez pas tirer grand chose.

FINDLAY
FINDLAY

Charade 1972 - Grille de départ des 125

CHARADE 1972 - GROUPE DE PILOTES 350

CHARADE 1972 - Jack Findlay

CHARADE 1972 - ROUGERIE & ELLIS

CHARADE 1972 - SAARINEN, LANSIVUORI, DODDS

Deux mots sur CHARADE; C'est là que j'ai assisté à mon premeir GP en 1967, l'année des Hailwood, Ivy, Read, Ago qui m'avaient enthousiasmé. Hailwood en tête sur la HONDA 6 qui doit s'arrêter au stand pour un souci avec l'accélérateur, repart pour terminer 3ème et ne viendra pas sur le podium. Quelle course, et quels sons dans les monts d'Auvergne, que ces incroyables multi cylindres 2 ou 4 T, Yamaha et Honda. Voilà ma première visite à Charade, qui sera suivie pas d'autres en tant que très modeste concurrent, en 125 ou 350 sur une Aermacchi. Mais Charade était tellement impressionnant pour un jeune pilote, et dangereux évidemment, mais quelles courses il offrait aux spectateurs agglutinés sur les collines, ou même en bord de piste, assis sur les rails.

En deux mots, j'ai couru une dizaine d'années en dilettante et amateur en France et quelques courses internationales en Hollande ,Belgique ou Allemagne, avec même une virée en Hongrie en 70 ou 71. Et puis en 77, on plaque tout avec mon épouse, boulots et appartement, et dans un petit fourgon sommairement aménagé d'une couchette au dessus des motos, nous voilà partis sur les routes des GP, sans engagement, et avec beaucoup de difficultés pour en obtenir, mais une foi profonde en notre bonne étoile.

Et ce qui devait durer au plus une année, a été notre vie pendant 10 ans, en travaillant dur l'hiver pour pouvoir repartir aux beaux jours. Pas trop de résultats, sinon deux titres de Champion de France grâce à Bernard FOURES et son ABF qui m'a permis de repartir en 79 et 80 alors que nous n'avions plus rien pour continuer. Dans les 7 ou 8 ou 9 ?? au Mondial ces années là également. La route, la mécanique, les essais, la mécanique, le jour, la nuit, la course, les copains, le rangement, la route.... Quelle vie exaltante!!! J'ai envie de recommencer.

Il faut bien s'arrêter un jour ou l'autre, mais quoi faire? Rencontre fortuite avec le secrétaire général de cette association qui vient de naitre l'IRTA, dans un camping du Sud de la France, proposition pour travailler avec lui, ....et c'est reparti pour...10 ans.

Noémie notre fille qui arrive durant cette période, et qu'il faut scolariser. Alors plus question pour moi d'être seul dans un camping car sur les routes et les circuits si longtemps. Et ELF arrive, tel Zorro, et me voilà l'intermédiaire entre écuries, teams, coureurs et les ingénieurs de la marque, à conseiller, à distribuer, à faire expédier les produits pétroliers. En même temps, invité dans la cabine d'Eurosport à parler de notre sport, je m'y trouve si bien que je n'en sors plus, et voilà encore plus de dix ans de passés. J'ai beaucoup de chance, je vais continuer encore un peu...beaucoup? je ne sais pas, mais je suis tellement heureux d'avoir eu ces possibilités, d'avoir pu, moi, le petit spectateur de GP de France à Charade en 72, en admiration totale devant le Roi AGO, le saluer maintenant presque comme un ami. En face de lui dans le paddock, il y avait Jack FINDLAY qui était mon idole par sa façon de vivre, et qui , lui, était devenu un véritable ami.

Voilà, ma carrière de pilote est loin de valoir celle des champions français que l'on a connu, mais ma chance a été de pouvoir continuer à assumer ma passion durant toutes ces années, et encore aujourd'hui. Alors, oui, je dois beaucoup à la Moto.

Merci à vous de tout ce que vous avez fait et continuer à faire pour faire vivre ce beau circuit.

Amitiés"

Jacky Hutteau